Ce matin, il neige. Du coup, bloquée, je prends tranquillement mon petit-déjeuner en écoutant France Inter. Le ministre de l'Agriculture est invité à répondre aux questions des auditeurs. Lorsque Pierre, producteur de fruits s'adresse à lui... à nous ? Il explique que après le ramassage des fruits et leur vente en septembre, il fait ses comptes et il réalise (là un grand silence contenu se fait entendre). Il réalise donc qu'il lui manque 15 000 euros pour payer les saisonniers. Pierre est en larmes et sans doute en colère. Il précise tout de même qu'il ne veut pas d'aide mais que comme tous les producteurs de ce type de produits, il vend en un mois la production fruit de son travail de l'année entière. En face, la grande distribution, les centrales d'achat et la concurrence étrangère. Pierre se tait. L'émotion de ceux qui l'écoutent est palpable.
Le ministre prend la parole et parle d'une politique à revoir en la matière et de contrôles auprès des acheteurs. Il parle aussi d'allègement de charges et donc du coût du travail qui baissera. Nicolas Demorand redonne la parole à Pierre pour recueillir sa réaction et le laisser finir son raisonnement.
Pierre a repris son souffle mais garde son leitmotiv : l'agriculture est dévalorisée et on nous traite d'assistés, de pollueurs. Pour lui, les contrôles et l'assistance n'y changeront rien. Il faut bien plus car il ne pourra revivre une telle année. Si à la fin de l'été, le mode de vente est le même sur le marché français, il arrache toutes ses plantations et quitte le monde agricole comme son fils qui ne voulait plus de ce monde de fadas !
Désespoir et dignité, Pierre je pense que votre témoignage aura fait beaucoup plus auprès de l'opinion, du ministre et de ses conseillers que la plupart des réunions et manifestations.
Pierre, vous nous avez permis d'entendre la complexité de la crise qui touche l'agriculture de notre pays.
Merci à vous.
jeudi 17 décembre 2009
mardi 1 décembre 2009
Communication, crise et RSE*, un cocktail explosif ?
Je viens de lire un numéro formidable du Magazine de la Communication de Crise & sensible. Thierry Libaert, maitre de conférence à l'IEP, y met en perspective des problématiques très actuelles : la responsabilité sociale de l'entreprise, la crise ou les crises et la communication. Il y explique notamment que si la RSE permet de rendre l'entreprise plus vertueuse. Cela la met également en danger de communication plus évident. En effet, une entreprise se déclarant responsable aura du mal à traverser les crises sans risques si celles -ci portent sur sa responsablité sociale ou environnementales (les plus sensibles dans l'opinion).
Et si une forte crise permet souvent de remettre à plat les méthodes et dispositifs internes avec pour effet une prise en compte plus forte de la RSE, la partie commnication est beaucoup plus délicate.
En effet qui dit communication, dit mise en lumière d'une organisation auprès de tout ou partie de l'opinion. La conséquence est mécanique : en attirant l'attention on augmente le risque de retours négatifs sur l'action, et quand une crise s'en mèle...
Quant à la communication elle-même ? Thierry Libaert la considère comme une des conditions du développement durable car sans transparence ni participation, il n'y a qu'une illusion de RSE.
La responsabilité des communicants est grande puisque la règle est ainsi : 80% de la gestion de crise est consitutée de la communication. L'essentiel de la crise réside non dans sa réalité mais dans sa perception.
Bon courage à tous !
*RSE : Responsabilité Sociale de l'Entreprise
Et si une forte crise permet souvent de remettre à plat les méthodes et dispositifs internes avec pour effet une prise en compte plus forte de la RSE, la partie commnication est beaucoup plus délicate.
En effet qui dit communication, dit mise en lumière d'une organisation auprès de tout ou partie de l'opinion. La conséquence est mécanique : en attirant l'attention on augmente le risque de retours négatifs sur l'action, et quand une crise s'en mèle...
Quant à la communication elle-même ? Thierry Libaert la considère comme une des conditions du développement durable car sans transparence ni participation, il n'y a qu'une illusion de RSE.
La responsabilité des communicants est grande puisque la règle est ainsi : 80% de la gestion de crise est consitutée de la communication. L'essentiel de la crise réside non dans sa réalité mais dans sa perception.
Bon courage à tous !
*RSE : Responsabilité Sociale de l'Entreprise
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