jeudi 17 décembre 2009

Merci Pierre

Ce matin, il neige. Du coup, bloquée, je prends tranquillement mon petit-déjeuner en écoutant France Inter. Le ministre de l'Agriculture est invité à répondre aux questions des auditeurs. Lorsque Pierre, producteur de fruits s'adresse à lui... à nous ? Il explique que après le ramassage des fruits et leur vente en septembre, il fait ses comptes et il réalise (là un grand silence contenu se fait entendre). Il réalise donc qu'il lui manque 15 000 euros pour payer les saisonniers. Pierre est en larmes et sans doute en colère. Il précise tout de même qu'il ne veut pas d'aide mais que comme tous les producteurs de ce type de produits, il vend en un mois la production fruit de son travail de l'année entière. En face, la grande distribution, les centrales d'achat et la concurrence étrangère. Pierre se tait. L'émotion de ceux qui l'écoutent est palpable.
Le ministre prend la parole et parle d'une politique à revoir en la matière et de contrôles auprès des acheteurs. Il parle aussi d'allègement de charges et donc du coût du travail qui baissera. Nicolas Demorand redonne la parole à Pierre pour recueillir sa réaction et le laisser finir son raisonnement.
Pierre a repris son souffle mais garde son leitmotiv : l'agriculture est dévalorisée et on nous traite d'assistés, de pollueurs. Pour lui, les contrôles et l'assistance n'y changeront rien. Il faut bien plus car il ne pourra revivre une telle année. Si à la fin de l'été, le mode de vente est le même sur le marché français, il arrache toutes ses plantations et quitte le monde agricole comme son fils qui ne voulait plus de ce monde de fadas !
Désespoir et dignité, Pierre je pense que votre témoignage aura fait beaucoup plus auprès de l'opinion, du ministre et de ses conseillers que la plupart des réunions et manifestations.
Pierre, vous nous avez permis d'entendre la complexité de la crise qui touche l'agriculture de notre pays.
Merci à vous.

mardi 1 décembre 2009

Communication, crise et RSE*, un cocktail explosif ?

Je viens de lire un numéro formidable du Magazine de la Communication de Crise & sensible. Thierry Libaert, maitre de conférence à l'IEP, y met en perspective des problématiques très actuelles : la responsabilité sociale de l'entreprise, la crise ou les crises et la communication. Il y explique notamment que si la RSE permet de rendre l'entreprise plus vertueuse. Cela la met également en danger de communication plus évident. En effet, une entreprise se déclarant responsable aura du mal à traverser les crises sans risques si celles -ci portent sur sa responsablité sociale ou environnementales (les plus sensibles dans l'opinion).
Et si une forte crise permet souvent de remettre à plat les méthodes et dispositifs internes avec pour effet une prise en compte plus forte de la RSE, la partie commnication est beaucoup plus délicate.
En effet qui dit communication, dit mise en lumière d'une organisation auprès de tout ou partie de l'opinion. La conséquence est mécanique : en attirant l'attention on augmente le risque de retours négatifs sur l'action, et quand une crise s'en mèle...
Quant à la communication elle-même ? Thierry Libaert la considère comme une des conditions du développement durable car sans transparence ni participation, il n'y a qu'une illusion de RSE.
La responsabilité des communicants est grande puisque la règle est ainsi : 80% de la gestion de crise est consitutée de la communication. L'essentiel de la crise réside non dans sa réalité mais dans sa perception.
Bon courage à tous !


*RSE : Responsabilité Sociale de l'Entreprise

vendredi 20 novembre 2009

Et la main de Thierry Henry...

"Chaque peuple a sa morale qui est déterminée par les conditions dans lesquelles il vit" nous indique Durkheim. Cela s'applique au match de foot parait-il... Les lois du sport et Eire-France permettent aux bleus de s'envoler par le dernier vol pour le Mondial en Afrique du Sud. Les commentateurs ont beaucoup remis en cause le résultat du match de mercredi dernier mais la règle est respectée à la lettre. C'est bien de la limite de la morale que l'éthique débat. Elle existe grâce aux grecs qui ont inventé le mot ethikos (qui concerne les moeurs) justement pour volontairement faire évoluer la morale.
Notre société du spectacle et des médias est servie : cela fait du buzz et redonne de l'intérêt à nos bleus un peu pales de passer si près de la sortie et de s'en sortir de cette façon. Les spots de pub se vendraient-ils alors plus chers ? La réflexion à ce stade est terre-à-terre mais ne pourrions-nous pas remettre plus de lumière sur le sport avec des règles et des décisions plus claires, plus simples et compréhensibles par tous. Les afficher et les appliquer vraiment serait un plus...

jeudi 12 novembre 2009

L'éthique, une notion à géométrie variable selon les cultures

L'éthique est mise à toutes les modes, les sauces... J'ai eu la chance de participer voici quelques jours à la Chambre de Commerce américaine à Paris à une conférence fort intéressante. Son titre Ethique et stratégie d'entreprise : un dilemme permanent pour les RH. Quelques jours plus tard, une brève sur lemonde.fr et le lendemain sur lefigaro.fr nous apprenait l'existence dans une entreprise américaine implantée en France d'un blog permettant aux employés de dénoncer les mauvaises pratiques de leurs voisins. A peine médiatisé et judiciarisé, le blog était fermé.
Cela illustre parfaitement l'une des difficultés majeures de la communication : le sens et la définition des mots. En l'occurrence, si cette action choque en France -notamment à cause de notre histoire moderne-, elle correspond parfaitement aux modes de fonctionnement américain. Là-bas, cette méthode a permis depuis 10 ans l'assainissement du fonctionnement dans une économie ultra-libérale et au code du travail inexistant. L'entreprise éthique est celle qui permet de repérer et de corriger les comportements "inadéquates". Au départ, il y a un peu plus de 10 ans, cela devait permettre d'abaisser le nombre de procès pour discrimination et sévices moraux ou physiques. Depuis, avec l'affaire Enron, cela s'est étendu à la mauvaise gestion et aux malversations en général. Dans ce cadre sans loi, la dénonciation est un outil courant qui ne choque personne.

A histoire différente, il faut une nécessaire adaptation des méthodes. En France, bien entendu, cela ne fonctionnera pas même si certains tentent d'agir en ce sens.
Par contre, ne confondons-nous pas éthique et morale ?

mardi 3 novembre 2009

Joelapompe un blog sur les créatifs qui font de la copie !

Ethic & Com ne fait pas seulement dans les sujets de fond, quoi que... Que penser des directeurs de création qui présentent à leur client de superbes campagnes de pub, déjà testées et pour cause : ce sont les copies d'anciennes campagnes que l'on recolorise vaguement et parfois nettement moins bien ! Joe la Pompe existe depuis quelques années déjà mais c'est un site formidable pour ceux qui aiment la créa. Vous le trouverez sur www.joelapompe.net.
Au delà de l'aspect savoureux de ces comparatifs, il réside la véritable question du travail des agences de publicité qui vendent la plupart du temps des campagnes honnêtes mais faute de temps ou d'idées et dans la nécessité de se lancer sur toutes les compèt vont rendre des copies au rapport coût/créativité pas toujours justifié. Gardons le sourire, cela change aussi car si la crise est passée par là, les consommateurs se laissent de moins en moins berner et les annonceurs comme les agences doivent redoubler d'effort pour trouver de nouveaux vecteurs de com. Internet est installé comme leader des canaux. Ce n'est pas toujours simple mais l'affiche et la pub TV ne sont plus au centre des campagnes. Qu'on se le dise...

mercredi 28 octobre 2009

Le coaching solidaire, une mise en valeur des potentiels de chacun accessible à tous

L’Association Européenne de Coaching propose depuis quelques temps déjà un accès facilité au coaching personnalisé. Mais qu’est ce déjà le coaching ? On en entend parler à toutes les sauces y compris sur des paquets de céréales et lorsque les people sont interviewés en jogging. Ce dont nous parlons n’a rien à voir. Il s’agit d’une activité bien encadrée par des associations très actives dont AEC-EMCC qui propose à ces adhérents une charte déontologique qui assure à tous une méthode et une attitude normés ce qui peut rassurer. L’objet du coaching est d’aider une personne ou un groupe à mettre en valeur ses atouts par la co-constuction dans leur propre contexte. L’idée est que chacun possède en lui les clefs, il s’agit donc d’accompagner leur découverte. L’action est à durée limitée et porte par exemple sur une réorientation professionnelle ou sur la bonne installation dans une nouvelle fonction mais cela peut porter aussi sur le leadership ou la dynamique de groupe. Jusqu’ici, le coaching était surtout accessible aux cadres et dirigeants des entreprises mais l’AEC-EMCC comme de nombreux coachs se sont rendus compte que cela serait utile à bien d’autres : des jeunes qui ne savent pas vraiment comment avancer dans leur vie professionnelle ou des chercheurs d’emplois… Pour y accéder, il faut une démarche commune entre un coach et un futur coaché auprès de l’AEC-EMCC qui ouvre un crédit pour aider ces coachings qui ne sont particuliers que par leur financement. Une fois cet accord obtenu, le coaching se déroule exactement comme tous les autres. L’idée est, bien entendu, de redonner du souffle à des personnes qui en ont vraiment besoin ! Il existe des adhérents à l’association dans le grand Ouest et c’est par eux que j’ai découvert cette belle ouverture. Si cela vous intéresse, retrouver plus de détails et l’ensemble de la démarche sur www.aecoaching.eu

Dans l’Ouest, des patrons jouent la carte de la solidarité


Une rencontre en fin de journée un soir de juin à Nantes. A l’invitation d’Entreprendre pour l’avenir et de son président, Grégory Thibord, entrons dans l’univers des patrons solidaires. L’objectif de la soirée est de pousser les entrepreneurs installés dans la salle à agir et de faire parler de cette association patronale pas comme les autres. L’idée est née de quelques-uns d’entre eux qui ont constaté que les entreprises parlent de plus en plus de développement durable et de la citoyenneté dans un environnement économique en manque d’égalité. Les entreprises peuvent concrètement agir en interne mais aussi à travers le mécénat orienté vers la solidarité. Tout juste créée l’association regroupe déjà une trentaine d’entreprises qui font confiance à ces projets. Ce soir nous avons beaucoup entendu parlé de deux des thèmes chers à l’action d’Entreprendre pour l’avenir : Jeunesse et Formation pour favoriser l’accès des jeunes au monde du travail ; et de Handicap et Entreprises, tant l’intégration des personnes handicapées au travail paraît évidente en théorie mais demande une véritable action au cas par cas pour que cela dure et soit profitable à toutes les parties.

Ce qui est formidable, c’est que c’est concret et que cela fonctionne : les entreprises mécènes confient de l’argent à l’association qui travaille avec des associations déjà existantes et agissent dans les domaines qui intéressent Entreprendre pour l’avenir. Ils n’ont d’ailleurs pas attendus que l’association soit créée et ait une belle identité pour agir. Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg qui est véritable mouvement de fond qui agite ses entrepreneurs de l’Ouest qui veulent provoquer une contagion de solidarité ! Rejoignez-les, vite…


Un blog de plus mais pourquoi faire ?

Parce que la voix de l’action éthique dans la vie active ou pas de chacun de nous n’a jamais été aussi importante. Bien sûr la crise est passée par là mais pas seulement. Nous sommes de plus en plus nombreux sur notre petite terre. Notre planète a de plus en plus de mal à assumer tous ces hommes qui l’utilisent de manière si différente sur toute sa surface.

En parallèle, notre quotidien, notre bien-être ont été atteints et nous sommes bien contraints d’évoluer. Contraints, nous le sommes aussi par une vie au travail de plus en plus tendue et un accès qui devient de plus en plus concurrentiel aux postes.

A notre petite échelle que pouvons nous faire pour nous rendre la vie plus agréable. Je constate que de nombreuses initiatives sont prises et ce ne sont pas que des effets de manche de la communication. Ethic & Com, le blog est le résultat de cette réflexion et se propose d’apporter un témoignage sur les thèmes évoqués sur le site www.as-brousseau.com.

vous pourrez y lire les initiatives intéressantes dans ce domaine et qui résultent de mes rencontres et des lectures. Il convient d'être pro-actif et de diffuser largement ce type d'action. J'apporte ma petite pierre à l'édifice.